[Test] Uncharted 4 : A Thief’s End

On ne se le cachera pas : beaucoup de monde attendait le dernier volet des aventures de Nathan Drake, Uncharted 4 : A Thief’s End. Il a été repoussé quelques fois, pour peaufiner au maximum le jeu avant de le mettre entre les mains des joueurs, et on a pu avoir le plaisir de tester le mode multi en beta en décembre. Plus de deux ans après son annonce, il est là, il est grand, il est beau et Nate a décidé de nous en mettre plein la vue. Attachez votre grappin, il est temps de partir pour une dernière aventure !

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Ma tête en jouant à Uncharted 4

Nathan a pris un train de vie un peu plus calme et moins dangereux, mais des éléments de son passé - que vous aurez le plaisir de découvrir par vous-même - resurgissent, et le voilà à la recherche d’un vieux trésor pirate estimé à quatre cents millions de dollars, de quoi s’assurer une belle retraite… Tout se fonde sur la légende du célèbre Henry Avery, un pirate audacieux et avide de trésor. Drake va alors chercher à retracer le périple de Avery afin de trouver un paradis mythique rempli de richesses…

Cette histoire suit un schéma narratif légèrement différent comparé aux précédents épisodes de la saga. Le rythme est intéressant ainsi, et ce qui est mis en avant au fil des chapitres s’emboîte bien, même si ce n’est pas toujours chronologique (les flashbacks ont souvent cet effet, vous me direz). On apprend à connaître la nouvelle vie de Nathan, et on découvre peu à peu Samuel, son frère. Le trésor convoité n’est pas facile à trouver, et la route qui y mène n’est pas sans obstacles, mais l’aventure est bien amenée, avec une intrigue qui se dévoile progressivement, avec une bonne  variation entre temps forts et temps calmes. Le jeu nous fait voir une belle myriade de choses, et nous en apprend pas mal sur le mythe des pirates, qui est fascinant. La dynamique entre les personnages est très bonne, avec un Nathan Drake toujours au top de sa forme, déconneur et un poil insolent, mais qui n’en fait jamais trop. Il en prend plein la gueule, comme à son habitude… En tout cas, on rigole beaucoup, mais pas seulement. Uncharted 4 nous prend un peu par les sentiments et ne nous laisse pas indifférents, surtout quand la musique vient souligner les moments forts. L’écriture, faite par les créatifs derrière The Last of Us, Bruce Straley et Neil Druckmann, est plus chargée, plus complexe, et donc plus captivante. Uncharted est le genre de saga qui s’est raffiné avec le temps, et le talent des équipes de Naughty Dog ressort dans ce quatrième et dernier opus.

Les mécaniques de gameplay ne sont pas révolutionnées par rapport aux volets sur PS3, mais comportent leur lot de nouveautés. La fluidité est au rendez-vous, avec un ajout comme le grappin, qui permet d’accéder à certains endroits jusque là inaccessibles, rendant l’exploration plus variée (et vertigineuse !). A été ajoutée également la glissade, sur des terrains en pente, forçant Drake à sauter à un moment précis pour atteindre un rebord pour ne pas se viander dans un ravin. Ceci est plutôt sympa mais un poil sur-utilisé à mon goût. Qui plus est, on glisse un peu trop lentement, ce qui est moins réaliste, mais plus permissif (et fatalement moins frustrant). Des éléments de jeu ont été empruntés à The Last of Us, comme l’interface plus minimaliste, avec les appels à l’interaction (un simple cercle blanc), et les mécaniques de tir, plus réalistes, qui donnent plus d’informations visuelles (ennemi touché, tué, headshot…). Un système de détection a été intégré, permettant de mieux gérer les sections d’infiltration, qui sont pour la plupart faisable en totale discrétion, ce qui m’a ravi (à condition de jouer dans une difficulté normale - en Extrême on en bave). Les séquences où l’on échange des tirs avec les ennemis ne sont pas omniprésentes, laissant place à de l’exploration en bonne et due forme, ce qui n’est pas pour me déplaire. On retrouve aussi les puzzles habituels de la saga qui sont bien dosés et apportent un peu de challenge. Ne pensez pas pour autant que le jeu est un long fleuve tranquille ; il y a plusieurs séquences en véhicule, dont une poursuite intensément cool ! Et bien entendu, les trésors à collectionner sont toujours de la partie pour les explorateurs les plus méticuleux.

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S’il y a une chose que Naughty Dog a su faire qui impressionnera tout le monde, c’est l’aspect graphique. Les décors sont tous plus beaux les uns que les autres : un vrai régal. Tout est magnifique, où que l’on soit, pour le plaisir absolu de nos rétines. Les visages des personnages, surtout pendant les cut-scenes, sont d’une qualité époustouflante, tous les traits pouvant se voir, les cheveux, les yeux… un festin de détails ! Heureux hasard, le jeu fait voyager Nathan à de nombreux endroits, et on peut en profiter pour admirer les alentours. Le mode photo se révèle particulièrement utile pour immortaliser ces somptueux panoramas ou scènes d’intérieur. J’ai pour ma part abusé de cet outil, et ceci est sûrement le cas pour de nombreux joueurs. Les jeux de lumière sont très réussis, apportant une ambiance unique à chaque décor, sans oublier tous les petits effets comme la poussière, la pluie, les moucherons et autres particules. Il fait plaisir de voir un jeu de cette envergure tourner sur PS4 (comme le récent Ratchet & Clank). La variété des lieux est également appréciable - permettant de voir de quoi est capable le moteur du jeu - et tous regorgent de petits éléments que l’on aime regarder de plus près, comme la boue qui s’accumule sur la carrosserie et les roues de notre Jeep, par exemple. C’est d’ailleurs une séquence en Jeep qui m’a le plus marqué au niveau de la musique, avec Henry Jackman aux commandes pour ce quatrième opus. C’est un thème qui revient plusieurs fois, mais globalement la bande-son est une vraie réussite, magistrale et épique comme il se doit pour conclure une telle saga. On comprend ceci dès la vidéo des crédits d’introduction, avec le thème de Nate réécrit, plus mature et plus puissant. Bref, je baisse mon chapeau à monsieur Jackman qui a repris le flambeau avec brio.

On notera que le mode multijoueur est toujours présent, mais ne fait pas comme ses prédécesseurs. En effet, tout le contenu est gratuit et déblocable au fil des parties, et des nouveautés seront ajoutées sans aucun frais (le planning annonce des nouveautés jusqu’au printemps 2017). Adieu le DLC payant et les micro-transactions ; ceci est dans l’optique avoir une communauté qui ne se retrouve pas divisée après la sortie d’un pack de cartes ou de modes de jeu. Les maps sont d’ailleurs assez bien fournies, et asymétriques, comme je l’avais déjà mentionné sur mon avis de la bêta. Mon seul regret est que le mode co-opératif, qui est mon préféré sur les opus précédents, ne soit pas disponible avant cet automne… Il faudra être patient, et le résultat vaudra sûrement le coup d’attendre, quoi qu’il en soit. Par ailleurs, un DLC payant est prévu, mais ce sera un chapitre solo qui sera proposé, sûrement dans la veine de l’excellent Left Behind de The Last of Us.

Uncharted 4 a placé la barre très haut pour la nouvelle génération, digne de la PS4. Avec cet ultime volet (en tout cas c’est ce que l’on nous dit), Naughty Dog a atteint des sommets en terme de narration, de gameplay, de cinématographie, d’esthétique ou tout simplement de spectacle. C’est une aventure palpitante qui tient le joueur en haleine de bout en bout, avec une réalisation sans précédent. Avec plus de vingt heures au compteur pour ma première partie, il faut dire que c’est un jeu que j’ai réellement savouré, et qui mérite d’être fait à sa propre allure pour ne pas gâcher l’expérience. Sachez tout de même qu’un trophée exige de finir le jeu en moins de six heures - avis aux amateurs de speed-run… Le mode multijoueur qui va s’étoffer au cours des prochains mois devrait permettre de ne pas perdre de l’engouement afin de conserver une communauté active. Une chose est sûre : le mode solo est incroyablement bon et si vous aimez la saga, vous pouvez acheter Uncharted 4 les yeux fermés. Tout ce qui a fait le succès de cette licence est présent, et plus encore. Merci Nathan Drake, merci Naughty Dog !

Piratement vôtre,
À plus !