Après Cloud Atlas, les frères… enfin le frère et la sœur Wachowski sont de retour avec un nouveau film de science-fiction : Jupiter Ascending (le nom français est dans le titre de cet article, ça devra suffire car bon sang qu’il est stupidement traduit). La première bande-annonce avait l’air de sérieusement envoyer du lourd, et je suis du genre à ne regarder qu’un seul trailer afin de me réserver la surprise. Du coup, ça donne quoi ? Bombe ou pétard mouillé ? Un petit voyage dans l’espace pour découvrir la réponse !

Jupiter est une jeune fille dont la mère a émigré de Russie pour aller vivre à Chicago avec d’autres membres de sa famille. Cela étant, malgré les prédictions de sa tante, elle ne pensait pas que son avenir n’allait pas se résumer à faire le ménage… Lorsqu’elle rencontre Caine, elle va comprendre que la Terre n’est pas la seule planète habitée, et à partir de là, sa vie va drastiquement changer…

Le film profite d’un casting assez conséquent pour donner vie à cette histoire extraordinaire, avec Mila Kunis dans le rôle de Jupiter, et Channing Tatum dans le rôle de Caine, qui jouent très bien, mais je ne les ai pas sentis à fond dans leur jeu. Il se peut que cela vienne de leurs personnages, respectivement naïf et distant, je ne sais pas trop, à vous de me dire. Il y a trois membres d’une même famille dans ce film, également, une qui m’a semblé inutile, un stéréotypé et un autre également stéréotypé, en plus d’avoir une très irritante extinction de voix, il semble (sauf quand il crie). Des clichés un peu trop convenus de ce côté, surtout avec le grand méchant et la petite touche romantique, mais passons.

L’histoire elle-même est plutôt bien ficelée, on se met assez vite dedans sans rouspéter, en dénouant au fur et à mesure le complot qui se trame. Cela étant, Jupiter accepte très rapidement toute cette histoire d’extraterrestres, mais bon, après tout elle est naïve. Le tout est également effréné, on a beaucoup d’action entrecoupée de petits moments narratifs, mais à mon sens, un poil insuffisant pour s’intéresser convenablement aux personnages. Au moins, il y a une certaine originalité à ce scénario, qui tourne autour de l’espèce humaine, de sa place et son rôle, ce qui n’est pas atypique avec les Wachowski (The Matrix, Cloud Atlas ), et j’ai bien apprécié cela, même si le tout reste relativement sans relief - j’aurais aimé quelque chose qui me fasse réfléchir un peu plus en sortant de la salle.

Venons-en donc à la performance visuelle de ce film, qui est clairement un des arguments de vente majeurs (c’était le cas pour moi avec le premier trailer). Là, c’est clair, c’est très réussi, propre et spectaculaire. L’univers visuel est bien fourni (je parle ici des décors et des costumes, pas uniquement des effets spéciaux) et bien qu’il reste dans les codes de la science-fiction, il y a son petit côté personnel que je n’ai pas vu dans d’innombrables autres filmes de SF. Sans vouloir divulgâcher (francisation québécoise du mot “spoiler”, je trouve ça fabuleux) quoi que ce soit, il y a une très belle séquence orageuse à la surface d’une certaine planète, ou encore une séquence explosive dans un lieu pour le peu industriel… enfin je n’en dis pas plus, mais il est clair qu’on est bien servi avec ce long-métrage qui en met plein les yeux. Niveau oreilles, ça va aussi. Ce n’est pas ouffissime mais on a de la musique qui rythme bien, c’est toujours bon à prendre.

Jupiter Ascending est donc à mes yeux un bon film en soi, qui réussit à faire ce qu’il voulait, mais sans plus. J’avoue que je m’attendais à un film de science-fiction incroyable qui tenterait de redéfinir un peu le genre, mais j’en suis ressorti dubitatif. J’aime bien ce film, mais ne m’a pas retourné le cerveau autant qu’espéré. Une chose est sûre, il est techniquement réussi, et on sent qu’il y a une bonne intention derrière, mais pas menée jusqu’au bout, à mon sens. Du coup, ce n’est pas un pétard mouillé, mais une bombe de petite taille, je veux bien. À voir pour les curieux de SF, en tout cas.

Jupiterement vôtre,
À plus !