[Séance ciné] War Dogs

Avec un été pas trop mauvais au cinéma avec Star Trek Sans Limites et Suicide Squad, on attaque la rentrée avec War Dogs, un film qui a su me séduire avec un simple petit bout de trailer. Deux personnages à l’humour un peu gras, avec une histoire de trafic d’armes, illustrée par un poster en hommage à Scarface‌… Il y avait quelques éléments qui attiraient mon attention. Sortez la crème solaire, on va faire un tour à Miami !

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Ce qu’il nous fait bien rire ce con !

War Dogs nous raconte l’histoire de deux jeunes entrepreneurs originaires de Miami, Efraim Diveroli (Jonah Hill) et David Packouz (Miles Teller), des amis d’enfance qui se lancent dans un business particulier : trafiquants d’armes pour remplir des contrats de l’armée américaine. Ils commencent par de petites commandes, pour voir, peu à peu, leur opération prend de l’ampleur, et afin de réussir à acheminer les commandes, leurs méthodes vont être pour le moins douteuses… Inspiré de faits réels, ce film est tout de même dramatisé, avec quelques éléments de fiction, histoire de rendre ça plus fun.

Les deux personnages sont assez complémentaires, avec Efraim, un manipulateur qui aime être le patron, et David qui tente d’être raisonnable. Ils forment un duo complice, malgré les circonstances, avec une belle dynamique et un langage cru, ce qui donne un excellent résultat, où l’humour est souvent présent. Jonah Hill porte majoritairement ce film, avec une performance convaincante, où il donne tout de sa personne, et livre des tirades où le politiquement correct n’entre même pas en considération. Le personnage de Miles Teller est plus en retrait, étant le narrateur, et donne de la profondeur à l’histoire. Il n’est pas aussi extravagant, mais se laisse malgré tout entraîner dans le délire de son ami, et c’est là où toute la moëlle du film se trouve.

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L’histoire est racontée du point de vue de David, qui nous explique comment il est passé de masseur à domicile qui avance péniblement dans la vie, à trafiquant d’armes qui récolte des milliers et des milliers de dollars, goûtant à une vie luxurieuse. On voit progressivement l’ascension des deux amis, avec un rythme narratif que j’ai bien apprécié. Chaque gros “chapitre” est introduit par un écran titre noir avec une citation (issue du chapitre qui suit) en blanc. Une coupure sobre mais efficace pour illustrer le passage à venir, qui donne une structure logique au film. Le crescendo est savoureux jusqu’au final, qui, bien qu’inéluctable, m’a presque donné l’impression d’avoir été posé là : on avance de manière véloce avant d’être assez soudainement coupé par la fin. Cela étant dit, ça se justifie, mais je n’en dirai pas plus. Le scénario est bien construit et honnêtement, on s’amuse beaucoup, tout en apprenant pas mal de choses sur les problèmes avec les contrats d’armement pour l’armée américaine de cette époque : pendant que certains meurent, d’autres s’en mettent plein les poches sans jamais approcher le champ de bataille.

Pourquoi un film avec un tel sujet peut-il être aussi bien tourné pour que l’on en rigole ? Et bien, si je vous dis qu’il a été réalisé par Todd Phillips, le réalisateur de la trilogie The Hangover (oh non pardon, Very Bad Trip, car il était bien nécessaire de non-traduire le titre de ce film en France), peut-être que cela aura plus de sens. Cela n’enlève rien au fait qu’il a réussi à faire un film intéressant malgré son habitude pour les comédies. Avec des palettes de couleurs variées, saturées à Miami, sablées en Irak, et ternes en Albanie, on voyage et découvre d’autres facettes du monde, et la réalité derrière ce business. Il se plonge dans un nouveau terrain de jeu sans mettre de côté ce qu’il sait déjà si bien faire. Peut-être aura-t-on le droit à de nouveaux films dramatiques de sa part à l’avenir ?

War Dogs fait presque l’apologie de ces deux ambitieux personnages impliqués dans des affaires malhonnêtes, et on en rit, avec une certaine culpabilité. On sort de la salle avec le sourire, et une arrière-pensée sur le business décrit par ce long-métrage. Le film en soi est une critique d’un système déchu et sale, mais peut être apprécié pour sa légèreté. Même si les deux acteurs se complètent, Jonah Hill fait la force de ce film, avec un rire qui ne laissera pas indifférent. Si ce film avait deux parents, ce seraient Lord of War et Le Loup de Wall Street, donc si les deux vous ont plu, il y a fort à parier que War Dogs sera pour vous !

Trafiquement vôtre,
À plus !