[Test] Deus Ex : Mankind Divided

De temps à autres, des licences comme Deus Ex sont relancées. Après un Human Revolution sacrément cool, Deus Ex : Mankind Divided revient à la charge pour développer ces histoires de transhumanisme et de complots Illuminati. Ayant été charmé par la direction artistique et l’ambiance de ce reboot-prequel, je ne pouvais pas passer à côté de cette suite. Préparez vos augmentations, on va voir ce qu’il se passe du côté de Prague !

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Approuvé par les robots et humains !

Durant les événements de Human Revolution en 2027, l’Incident s’est produit à l’échelle globale, causant de nombreux Augmentés à dégénérer (entraînant de nombreuses morts). Depuis, la population dite “naturelle” a un autre regard sur les Augmentés, et deux ans après, un chiasme est constaté entre les deux groupes. Une véritable ségrégation en est née, un Apartheid mécanique, qui fait que Adam Jensen et ses semblables sont vus d’un mauvais œil par les Naturels. Notre héros, après une période obscure, est maintenant un agent pour Interpol en 2029, intégrant l’équipe de Prague, nommée TF29. Ils vont enquêter sur une attaque terroriste d’un groupe inconnu, mettant un coup de projecteur sur les Augmentés alors qu’un décret pour bannir complètement les augmentations est en discussion…

Deus Ex est connu pour fournir une expérience complète, tant au niveau du gameplay, que de l’ambiance, que de l’histoire, et Mankind Divided n’échappe pas à la règle. Adam est en pleine enquête dans un complot d’ordre international qui le menace directement, ne pouvant pas survivre sans ses augmentations. On apprend peu à peu qui sont les acteurs de cette affaire, ou les pions, mais chaque étape apporte de nouvelles questions. J’ai trouvé cette histoire intéressante, avec de petits détails à dénicher par soi-même en explorant l’environnement ou en faisant des missions secondaires. Le tout forme un ensemble avec un propos captivant, qui met en parallèle des situations actuelles, mais une fois arrivé au bout de l’aventure, je n’ai pas trouvé une véritable satisfaction dans le fond ni la forme de la fin. De nombreuses questions restent sans réponse, et je ne trouve pas que c’est une bonne façon de finir un jeu. Les choix du joueur n’affectent que quelques lignes de dialogue et un journal télévisé, mais on se retrouve un peu sur notre faim. Il est probable qu’une suite (ou un DLC ?) ira boucher les trous, ce que l’aventure de base devrait faire… Dommage !

Le personnage d’Adam reste à l’image de celui que l’on a connu dans Human Revolution, c’est-à-dire quelqu’un d’assez sérieux et professionnel. À part une petite moquerie lancée à un collègue au tout début du jeu, on ne le voit pas exhiber quelconque signe d’humour, ce qui est un peu triste (il y a un implant pour ça !). Il est à fond dans son enquête, et donc assez froid. Cependant, il n’est pas un véritable robot, car il peut tout à fait être altruiste, un philanthrope quelque peu robotisé, si le joueur le fait aider autant de personnes que possible, ce qui a été mon cas. Les intentions de Jensen sont bonnes, bien que les moyens utilisés soient un peu discutables, par moment (au choix du joueur !). Il est entouré de ses collègues, qui ont du mal à lui faire confiance, étant le seul agent augmenté de son équipe, ce qui le pousse à être encore plus efficace dans son boulot, et donc plus impassible. Adam s’allie à Alex, une hacktiviste du Juggernaut Collective, qui apporte un plus de réponses aux questions qui planent dans ce jeu. Elle représente une alliée de taille pour lui, et sa présence est bienvenue pour contraster un peu notre héros. Même s’il y a encore du boulot, Adam le cynique a une personnalité bien définie et son apparence le rend difficile à rater.

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Bien que ce soit un jeu en FPS, il est tout à fait possible de voir Adam lors de cinématiques ou lorsqu’il gravit une échelle ou se met à couvert, et il a une sacrée dégaine. Je sais que ses “lunettes” (aussi connues comme l’augmentation la plus futile qui soit) lui donnent un style, mais ne pas voir les yeux d’un héros enlève pas mal de caractère (et de soucis d’animation des yeux ?), mais passons… Next-gen oblige, ce jeu a de quoi nous épater. Même sur console, Mankind Divided profite d’un très beau rendu visuel, malgré l’ambiance grisâtre qui pèse sur Prague, où se déroule la majorité de l’aventure. Ses habitants ne sont pas immensément variés, mais suffisamment pour en donner l’illusion. La ville elle-même est bien plus grande qu’elle n’en a l’air, avec de nombreux bâtiments à explorer, et des appartements qui n’attendent que notre visite (ils se ressemblent beaucoup, par contre). C’est le futur, et de nombreuses choses sont réalisées avec des faces triangulaires (même des vêtements, c’est fou), ce qui n’est pas pour me déplaire, étant fan de ce style “low-poly”. Cela dit, ça n’empêche pas le jeu de souffrir de quelques chutes de framerate de temps à autres, mais il s’en sort plutôt bien. La direction artistique est réussie, comme dans l’opus précédent, mais on retrouve plus de variété. Le combo noir/or est toujours là, mais pas aussi omniprésent, laissant place à des couleurs plus ternes, représentatives de l’atmosphère qui pèse à Prague, et ailleurs. La musique du jeu, fidèle au volet précédent, garde son ambiance épique et subtile à la fois, mélancolique et oppressante, électronique et orchestrale ; encore un beau travail signé Michael McCann.

Rentrons donc dans le cœur du jeu, à savoir, son gameplay. Il est possible de choisir de jouer tel un fantôme, évitant tout combat, ou alors, de sortir le fusil pour nettoyer la zone de tout ennemi. Pour ma part, j’ai opté pour la discrétion la plus totale et non-létale, étant un adepte d’infiltration, et puis ça rapporte des points d’expérience en plus (sans parler du challenge que cela implique). Pour cela, il faut choisir les bonnes augmentations (à développer avec les Kits Praxis, trouvés ou obtenus via l’expérience gagnée), qui permettent, entre autres, d’être invisible (même si le plus efficace reste de se déplacer d’un conduit d’aération convenablement placé à un autre), de pirater des machines à distance, ou encore de tirer des lames depuis le bras. Il y a une belle panoplie parmi laquelle choisir, qui s’adapte à tous les styles de jeu, et après un New Game + à faire toutes les missions secondaires, on peut toutes les avoir afin de s’amuser ! Les missions secondaires ajoutent énormément de contenu, triplant facilement le temps de jeu, à mon avis, sans oublier les intrigues qu’elles développent. L’exploration de Prague est assez libre, et je me suis retrouvé à plusieurs reprises en train de récupérer un objet pour une quête démarrée cinq heures plus tard, ce qui influe alors sur la conversation entre Adam et son interlocuteur - plutôt cool ! Ces petits détails sont plaisants, tout comme, par exemple, prendre le métro dans la section des Naturels au lieu de prendre le wagon réservé aux Augmentés vaudra à Adam une inspection par la police et un discours peu sympathique à son égard. Pensez à ranger votre arme pour ne pas être perçu comme une menace… Plusieurs armes sont disponibles, du fusil tranquillisant silencieux au fusil à pompe tactique anti-armure, pour, une fois de plus, accoutumer tous les styles de jeu. Cependant, l’explorateur silencieux y gagnera sûrement sur le long terme avec de nombreux bonus à récolter, et des missions secondaires à faire. Ah, dernière chose : le jeu propose un mode parallèle à l’histoire et tout à fait optionnel nommé “Brèche”, qui est une sorte de jeu de hacking en réalité virtuelle, où il faut, entre autres, capturer des données de serveur. Je ne vais pas m’étaler dessus, car je me ne me suis pas du tout amusé dessus, mais les chasseurs de trophées vont bien se vite se lasser de ce mode, voilà tout ! Au moins Metal Gear Solid : VR Missions avait fait les choses correctement, n’est-ce pas ? L’aventure principale est heureusement facile à prendre en main, avec quatre configurations de touches différentes, et discrètement assommer des ennemis ou leur tirer un tranquillisant dans le crâne reste bien jouissif, je vous assure !

Alors, que tirer de ce Mankind Divided ? En terme d’histoire pure, le tout est bon, même excellent, mais toute cette anticipation s’écroule à la fin, sans réelle réponse. Le jeu reste appréciable, mais j’attendais plus qu’un simple teaser pour une suite. Pour le gameplay, j’ai peu de choses à reprocher, car c’est fluide, simple à gérer, sans être trop facile. Les choix de dialogue sont parfois difficiles à faire, et demandent de bien savoir lire la situation. Les joueurs fans de la série ou ayant au moins fait Human Revolution vont certainement prendre leur pied avec ce nouvel opus - ça a été mon cas ! Le dernier bijou du studio Eidos Montréal n’est peut-être pas le jeu qui était le plus attendu cette année, mais il n’en reste pas moins une réussite sur de nombreux niveaux. Vous pouvez vous procurer Deus Ex : Mankind Divided par ici, si une aventure qui sort de l’ordinaire vous intéresse !

Transhumainement vôtre,
À plus !