[Test] Just Cause 4

Entre Red Faction Guerrilla et Just Cause, je suis friand de jeux où casser des choses est récompensé. Just Cause 3 était incroyablement divertissant à mes yeux, malgré des bugs et un gameplay parfois capricieux. Avec l’arrivée de Just Cause 4, j’étais clairement émoustillé à l’idée de casser encore plus de trucs. Nouveau pays et nouveaux ennemis, voyons si Rico peut sauver Solís !

Keanu Reeves en plein vol dans le film Point Break.
Ça plane pour moi !

Rico Rodriguez se voit contacté par Mira Morales suite aux événements du troisième opus, demandant son aide pour s’occuper d’un dictateur. Après le général Di Ravello à Medici, c’est Oscar Espinosa qui, avec l’aide de l’organisation de la “Main Noire”, tyrannise les habitants de Solís. Le grappin extraordinaire de Rico est requis pour libérer l’emprise qui pèse sur le magnifique pays (fictif) d’Amérique du Sud. De plus, il y a une rumeur d’arme météorologique qui pourrait donner à Espinosa une force que nul ne saurait arrêter… Avec le soutien de la population locale, Mira et Rico forment une armée pour mettre fin au régime dictatorial.

Mira et Rico discutent.

Le scénario de Just Cause 3 était un peu simple mais ce n’est honnêtement pas le plus important. Rebelote avec Just Cause 4 qui nous donne une bonne excuse pour foutre le bordel. Le scénario n’a rien de transcendant mais tente malgré tout de nous intéresser — tout à son honneur. Les passés de Rico et de ses alliés soulignent les valeurs honorables de ces derniers. Même si ça reste superficiel, l’écriture n’est pas bâclée. Tom Sheldon, qui a pour fâcheuse habitude de mentir par omission, peine à regagner la confiance de Rico. Mira, quant à elle, ne se laisse pas faire, déterminée, stratégique et capable. Elle agit comme une voix de la raison pour Rico et le guide attentivement dans sa mission. Les personnages secondaires sont moins fournis, un peu plus stéréotypés mais pas d’une manière choquante, sauf le grand méchant : Espinosa passe environ dix minutes à l’écran, tout comme Gabriela, qui dirige les troupes de la Main Noire, donc on les oublie rapidement. Mention spéciale pour César, aux traits exagérés et à la personnalité de complotiste ahuri des années 80 qui apporte un peu de variété et d’humour.

Rico vole en wingsuit, un hélicoptère ennemi est en arrière plan.

Le gameplay est très proche de son prédécesseur, pour le meilleur et pour le pire. On a de nouvelles possibilités avec le grappin, qui sont le ballon et la fusée en plus du rétracteur. Ces trois modes on un niveau de puissance réglable et des attributs personnalisables (vitesse de la fusée, altitude maximale d’un ballon, etc.). Ceci permet d’expérimenter et alterner les plaisirs, ou les douleurs pour les ennemis… Ajoutez à ça les courants d’air pour une accélération non-négligeable dans certaines vallées, on peut beaucoup s’amuser avec le parachute et la wingsuit. Cependant les tornades que l’on voit dans les images promotionnelles ne sont présentes que pour le temps d’une mission, bien qu’activables à volonté après. On perd l’usage de grenades mais chaque arme a un mode de tir secondaire qui est bien souvent dévastateur et bien pratique pour tout casser. La conduite malheureusement est très capricieuse et quelque peu aléatoire, ce qui est dommage vu les vitesses dont certains véhicules sont capables. On part rapidement dans tous les sens avec la moindre accélération, ce qui m’a frustré de nombreuses fois, notamment en moto. J’aurais pensé que JC3 aurait servi de leçon pour corriger le tir mais tristement, c’est quasiment identique. La physique est donc un peu fantaisiste et instable mais cela peut se révéler amusant avec quelques fusées et un ballon d’hélium, voire utile dans certains cas : un avion de ligne qui décolle sur moins de vingt mètres, c’est pratique.

Rico est assis sur un énorme canon.

Côté destruction, il y a beaucoup de bases ennemies mais pas autant de “suivi”. Contrairement à son prédécesseur, JC4 n’indique pas tous les objets à détruire dans un lieu. C’est plus libre mais j’ai moins l’impression de bien “nettoyer” la zone. Libérer une base se fait par le biais d’une petite mission plutôt que de faire des dégâts matériels — meilleur pour la narration, un peu moins pour le fun. Notre armée peut ensuite envahir la région, réduisant quasiment à néant la présence ennemie (et contrairement au troisième jeu, on ne peut pas réinitialiser cela). Les missions de destruction ont disparu, ce qui est le plus grand regret à mes yeux. Tout casser avec un hélicoptère d’assaut était pourtant si jouissif… Les défis ont pris du recul et sont répartis autour des centres d’intérêt (villages, bases, lieux historiques…). Ils sont déclenchable à tout moment quand on les active avec le mode réalité augmenté. Un aspect positif de ce changement est l’absence d’écran de chargement pour lancer ou refaire un défi. Aussi, il n’y a plus de classement de 1 à 5 étoiles et juste un minime objectif, tel que de passer par 3 anneaux en wingsuit en 15 secondes ou traverser un anneau avec un véhicule spécifique. Je peux me passer de classements (être perfectionniste se révèle chronophage pour ce genre de jeu…) mais c’était plus exhaltant de faire une course pendant une ou deux minutes. JC3 avait des parcours de wingsuit complexes et des courses épineuses qui étaient très corsés mais pour la plupart, le défi était excellent (mais je crois que j’avais trop de temps libre, honnêtement). Maintenant, on se force un peu car on obtient de meilleurs grappins et débloque de nouveaux équipement. On perd vite l’envie de tout faire car il y a, mine de rien, 436 petits défis pour Garland, seulement indiqués sur la carte si la zone d’intérêt a été découverte et il y en a environ 150 — un poil lourd… (appelez-moi taré, j’ai tout fait !) Trouver les 12 statues et 6 tombeaux pour Javi est, en comparaison, une promenade de santé. Au moins on débloque de quoi s’amuser un peu : un avion livrera ce que vous souhaitez où vous voulez, quand vous voulez : lance-roquettes, voiture de sport, canon anti-aérien ou encore une piñata…

Un hélicoptère vient de faire exploser de grosses réserves d'essence ennemies

Solís séduit par ses magnifiques décors, qui sont variés comme dans les opus précédents. Le pays est composé de plages ensoleillées, de jungles luxuriantes, de montagnes enneigées, de terrains agricoles et d’un vaste désert rocheux. C’est beau mais malheureusement un peu vide. Les villages se ressemblent et sont sans réel intérêt mais les postes militaires sont pour la plupart fournis en réserve d’essence à exploser (qui réapparaissent après un certain temps). On peut donc admirer les différents biomes en succession rapide en wingsuit ou en avion de chasse. Alors que les explosions sont bien jolies dans ces environnements, les personnages, eux, sont parfois un peu étranges à voir (yeux super brillants dans l’obscurité, cheveux en plastiques…). Pas un grand souci, cela dit. La musique dans ce jeu est majoritairement d’ambiance mais est quand même assez bien foutue, je dois admettre. Avec un mélange synthé et guitare latino, il y a clairement de quoi me plaire. Quand on plane en wingsuit, il y a une musique d’exploration très agréable qui permet de vraiment apprécier l’expérience.

Le soleil se lève sur une base et un réservoir d'essence est en plein vol

Bien que Just Cause 4 améliore la recette sur plusieurs aspects, avec d’excellentes options pour le grappin, je suis sur ma faim. Le Bavarium du jeu précédent apportait son lot de technologie intéressante, alors qu’ici, l’aspect météorologique est une trame de fond trop peu exploitée. Ne m’y méprenez pas, ce jeu reste super fun mais avec mes 40 à 50 heures de jeu, j’aurais aimé plus de divertissement, telles que les missions de destruction de JC3, ou tout simplement le suivi des choses à casser dans une base (100% = satisfaction !). Côté écriture, graphisme et musique, c’est une amélioration sur toute la ligne qui est appréciable. Si suite il y a, j’attends une physique plus “amicale” (déjà en 2013, GTAV se débrouillait super bien) et un renforcement du gameplay destructif, inexplicablement réduit. Je recommande cette aventure avec Rico rien que pour les grappins mais il vous avez devant vous une dizaine d’heures explosives, grand minimum !

Explosivement vôtre,
À plus !