[Test] Killzone Shadow Fall

Mis en avant comme la vitrine technique de la PS4, Killzone Shadow Fall en a mis plein la vue lors de sa présentation avec sa ville détaillée et visuellement impressionnante. Je ne suis pas un énorme fan de FPS mais je tente l’expérience de temps à autres quand l’univers me semble assez intéressant. Aimant assez bien l’univers opposant Helghast et Vektan, malgré un Killzone 3 légèrement décevant pour moi, j’ai voulu donner une chance à cet opus PS4. Résultat des courses…

peter
Ouais, ouais, c’est joli mais…

Permettez-moi de vous résumer le scénario : le jeu se déroule une trentaine d’années après les événements de Killzone 3, où l’ISA a déclenché une bombe de Petrucite sur Helghan, la rendant inhabitable. Les survivants Helghasts ont eu le droit de se réfugier sur Vekta, qui est divisée en deux par le Mur. Évidemment il y a beaucoup de tension entre Vekta et New Helghan, et chaque clan veut finir la guerre. On incarne le Vektan Lucas Kellan, un Shadow Marshall qui éprouve une certaine haine pour les Helghasts qui ont tué son père sous ses yeux…

Commençons par l’aspect graphique, qui est clairement une réussite. Comme prévu, le jeu ne déçoit pas, avec de très beaux décors et des effets de lumières poussés (lens flares !). Les plantes, l’eau et les effets de particules sont convaincants (quoiqu’ils ne sont pas encore parfaits) et la distance d’affichage est très bonne, même si on assiste parfois à des erreurs de LOD (Level of Details) en avançant, avec des éléments qui apparaissent subitement - dommage. Cela dit, les visages sont bien faits avec une motion capture qui ne manque pas de détails (enfin, cela dépend du personnage). Ce Killzone réussit donc bien son travail de vitrine pour le lancement de la PS4, en termes graphiques en tout cas.

Les personnages délivrent une performance correcte mais qui me laisse un peu sur ma faim pour certains, qui manquent de conviction et de détails pour ce qui est des animations (les yeux, bon sang !). Globalement ça reste pas mal et les personnages principaux sont les plus réussis, ce qui est l’essentiel, j’imagine. Les animations des personnages sont très fluides et humaines, la motion capture étant ici assez réaliste. Cependant les personnages manquent de profondeur et de développement concret…

kzsf

Le scénario me semblait prometteur au début mais au fil de l’histoire, le tout m’a semblé partir un peu en vrille tout en étant prévisible, si cela a un quelconque sens. Il y a une trame intéressante mais un peu mal exploitée, sûrement. Notre personnage évolue mais n’a pas vraiment de charisme (soldat, tuer), on s’attache peut-être à Echo, un personnage féminin, avec qui on interagit pas mal, mais sinon je me suis tout de même légèrement ennuyé, j’ai eu l’impression de faire avancer un fusil, pas un héros… vous me direz sûrement que c’est un FPS et que c’est normal, et je vous répondrai Resistance 3 qui a su développer un ensemble de personnages intéressants. Ce n’est malheureusement pas l’objectif de ce Killzone, il faut croire. Le scénario est une excuse, pas une vraie motivation pour créer un jeu. Je n’en dévoile rien mais la fin m’a déçu et semble écrite à la va-vite, et laisse une impression d’inachevé pour ce qui est, je crois, supposé être le dernier opus Killzone.

La musique du jeu est un peu inégale, étant parfois très belle et parfois sans véritable saveur et personnalité, mais ça reste suffisamment ancré dans l’univers Killzone pour ne pas être trop perturbant, donc je suis mitigé sur cet aspect. Les décors sont assez variés, on retrouve des séquences dans la ville de Vekta, mais aussi de l’autre côté du Mur, à New Helghan, ou encore dans l’espace (des vaisseaux, particulièrement), ou dans des décors légèrement plus exotiques ou ruinés, mais c’est surtout des décors industriels un peu tristes qu’on prend l’habitude de voir. C’est très beau d’un point de vue technique sans pour autant nous mettre sur le cul, ce que Killzone 3 a eu le mérite de faire (ou tenter, au moins), ce qui est également dommage.

Cela dit, étant un FPS, on s’amuse pas mal en ce qui concerne les armes, assez variées et jouissives pour certaines, mêlée comprise. Ça manque un peu de décapitations à mon goût mais le sang est de la partie. Le gameplay est sympa avec le drone qui nous assiste mais on l’oublie souvent, il est plus gadget que véritable compagnon de jeu. En parlant de gameplay, l’accent a été mis sur l’infiltration mais je vous avoue que j’ai souvent galéré à faire toute une section de niveau sans me faire remarquer, et pourtant j’ai essayé. Mais bref, au final on est là pour tirer sur tout ce qui bouge, n’est-ce pas ?

Pour résumer ce test, Killzone Shadow Fall est un très beau jeu pour une console de lancement, et la PS4 est une belle machine qui permet de très bons résultats, mais le jeu semble sans véritable saveur et donne presque l’impression d’avoir été commandé par Sony pour démontrer les capacités de la console plus qu’autre chose, même si le jeu reste fun dans l’ensemble. L’univers est pourtant assez riche pour développer quelque chose d’intéressant, un intérêt qui n’a pas été exploité par Guerrilla Games (studio à l’origine de Killzone). Je respecte la performance technique mais reste déçu pour le reste du jeu qui n’a pas su me convaincre, ce que Killzone 3 avait le mérite d’avoir fait. Je n’ai pas parlé du mode multijoueur, n’étant pas attiré par ce côté de Killzone (oui bon d’accord je suis mauvais), mais je ne doute pas qu’il saura trouver son audience. Pour les fans, vous pouvez acheter Killzone Shadow Fall mais si c’est par simple curiosité, attendez une baisse de prix ou un autre FPS futuriste et fantastique, qui pousse un peu plus le concept… Destiny, peut-être ?

Helghastement vôtre,
À plus !