[Test] No Man's Sky

Explorer l’univers : telle est la promesse de No Man’s Sky. L’annonce du jeu aux VGX en 2013 a suscité beaucoup d’attention, à cause de son envergure. Le nombre de planètes, qui sont générées procéduralement, dépasse dix trillion (dix milliards de milliards, rien que ça), et chacune dispose de ses propres climat, faune et flore. Le tout, géré par une équipe d’une douzaine de personnes, est impressionnant. La promesse est-elle tenue ? On rassemble ses ressources et on est parti pour faire un tour dans l’espace !

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J’ai vraiment passé tant d’heures sur ça ?

Un peu semblable à Minecraft, No Man’s Sky ne propose pas de scénario en tant que tel, étant surtout un jeu d’exploration. On commence notre aventure avec un personnage sur une planète, et son vaisseau échoué à ses côtés. Le but est alors de récupérer des ressources afin de réparer la carcasse, et de partir de cette planète pour découvrir de nouveaux horizons. Au cours de ce voyage, il est possible de croiser diverses races, qui vont nous aider à avancer. Avancer vers quoi, me dites-vous ? Le centre de la galaxie, tout simplement… Pour cela, vous pouvez choisir trois options : suivre le chemin de l’Atlas, voyager plus rapidement via des trous noirs, ou explorer librement la galaxie, sans se préoccuper réellement du centre.

Le gameplay de ce jeu peut se résumer en quelques mots : explorer, survivre, échanger. La partie d’exploration est la plus dominante, vu le nombre de planètes à visiter (un total de 18 446 744 073 709 551 616, ou 1,8×1019 et quelques). On tombe sur des anciens monolithes chargés de connaissances, des bâtiments abandonnés avec des plans pour le crafting, ou des centres de commerce où un alien nous accueille (plus ou moins). Cela permet d’en apprendre un peu plus sur les civilisations qui peuplent cet univers, ainsi que du vocabulaire dans une des quatre langues du jeu, ou encore des recettes pour améliorer notre équipement ou créer des matériaux. D’ailleurs, récupérer des ressources pour fabriquer ces matériaux (ou juste pour les revendre ou en acheter d’autres) est une partie majeure du jeu qui est assez redondante, malheureusement. La diversité des éléments n’est pas si folle que ça, mais il reste excitant de découvrir un élément jusque là inconnu, je dois l’admettre ! Les combats dans l’espace sont un poil tendus, surtout si l’on ne s’y est pas préparé, mais permettent de changer un peu le rythme, et créent une surprise satisfaisante si l’on en sort vainqueur. Cela étant dit, ne vous attendez pas à un jeu de combats spatiaux, ce n’est pas ce sur quoi No Man’s Sky se concentre (pour le moment ?). Je suis d’ailleurs triste de ne pas pouvoir construire mon propre vaisseau, ou tout du moins de le personnaliser ; on ne peut qu’en acheter un autre ou réparer un vaisseau écrasé. On ne peut même pas le renommer, contrairement à toutes les autres découvertes (système solaire, planète, plante, animal, ou lieu) du jeu.

Le scénario d’un jeu d’exploration comme celui-ci est forcément un peu futile, mais on peut s’y intéresser malgré tout. Les monolithes que j’ai mentionnés contiennent des bouts d’histoire ancienne des races, au nombre de trois, qui se battaient, jadis, pour le contrôle de la galaxie : les Gek, des marchants, les Vy’keen, des guerriers, et les Korvax, des chercheurs. Un peu partout, on apprend leur passé par le biais de ces anciennes structures, et des mots, qui sont bons à savoir pour comprendre les divers interlocuteurs que l’on croise. L’histoire en elle-même est assez captivante, mais trop en arrière-plan pour susciter l’intérêt du joueur lambda, et ne donne tristement pas de réel direction à notre quête. Il est possible de suivre le chemin de l’Atlas pour avoir un fond de scénario qui nous guide dans l’aventure, mais celui-ci reste très vague (et meta). Il ne sert, à mon sens, que d’une façon de donner un objectif aux joueurs qui ne veulent pas juste visiter les astres, pour éviter qu’ils ne s’ennuient. Au passage, conservez vos Pierres d’Atlas, elles serviront à “finir” le jeu si vous suivez ce chemin. Tout est raconté d’une façon textuelle - le jeu ne contient aucun son intelligible mis à part les annonces aux sonorités GLaDOSesques de l’ordinateur de bord - à la première personne, du type “je m’approche de l’artefact et une voix me parle”. C’est peu fréquent de voir ça ; ce n’est sûrement pas au goût de tous mais j’ai trouvé ça sympa.

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No Man’s Sky propose beaucoup de planètes et de décors différents, avec des palettes de couleurs vives et chatoyantes, ou ternes et moroses. On est parfois surpris par les teintes qui cohabitent (notamment ciel vert, herbe rouge, comme sur l’illustration du jeu), et avec un peu de chance, de belles créatures s’y baladent que l’on pourra scanner. Cela dit, on voit surtout des petits arachnides et des phallosaures, voire des rats géants. En tout cas, c’est ce que j’ai constaté sur presque une centaine de planètes, et pas de brontosaure-de-la-démo-E3 en vue - tristesse. Bon, au moins, les décors changent, n’est-ce pas ? Pas follement non plus, car j’ai trouvé que la plupart des planètes étaient relativement plates, et homogènes. Je n’ai pas croisé de montagnes dignes de l’Everest (ou de quelconque autre massif), ni d’océans ou de crevasses. Soit il y a un peu ou pas d’eau, soit presque tout est inondé, mais je n’ai rien vu qui puisse suggérer la présence de continents. La variété des planètes se trouve plutôt dans les conditions climatiques, qui peuvent être ardentes, glaciales, toxiques ou radioactives, forçant parfois le joueur à trouver un abri naturel (comme une caverne) ou artificiel (des installations aliens qui se ressemblent toutes, peut-être sauf les portes, et encore…), surtout en cas de tempête. Je suis cependant un peu chagriné du fait que la gravité reste absolument la même quelque soit l’astre où l’on se pose - pas de moment Neil Armstrong pour moi… sauf si l’on compte les chutes de framerate. Au moins la musique mélancolique et épique (signée 65daysofstatic) est adaptée à l’univers dépeint, quoique répétitive, un peu à l’image du jeu, finalement.

Pour vous résumer ce pâté de texte, No Man’s Sky est un jeu au potentiel tout bonnement énorme, mais qui perd ses joueurs dans son immensité et son côté “grinding”. Il y a une bonne trame de fond, mais qui ne donne pas envie d’explorer l’univers plus que ça, faute d’objectif. Il faut donc garder à l’esprit que c’est un jeu d’exploration, et non pas une aventure jonchée de péripéties. Ne m’y méprenez pas, j’ai bien aimé y jouer, mais la répétition aura eu raison de moi, et au bout d’un moment, je me demandais pourquoi je continuais de jouer. Le jeu est addictif, mais selon le type de joueur que l’on est, ça peut être une bonne ou une mauvaise chose. L’absence de réel multijoueur et variété dans le gameplay fait que l’expérience No Man’s Sky n’est pas celle à laquelle beaucoup s’attendaient, même moi qui n’avais regardé aucune bande-annonce depuis les VGX. Si après avoir lu tout ceci, le jeu vous intéresse quand même, vous pouvez vous procurer No Man’s Sky par ici. J’espère que d’ici quelques temps, avec quelques patches, le jeu arrivera à jouir de son plein potentiel.

Galactiquement vôtre,
À plus !