[Test] The Last of Us Part II

J’admets que l’annonce de The Last Of Us Part II m’avait initiallement refroidi. Le premier volet est excellent et auto-suffisant — l’histoire me semblait complète, terminée. À l’approche de la sortie de cette suite, bien que je me sois totalement isolé de trailers et autres spoilers (ou leaks…), mon engoument augmentait. Je me suis remis de mes émotions et je peux maintenant vous livrer mes impressions sur ce nouveau chapitre TLOU. Trouvez une brique ou une bouteille vide, nous allons parler, sans rien gâcher, de cette aventure.

Michael Key retire ses lunettes de soleil, regarde et s'écrie 'Holy shit'.
Bon sang de bonsoir !

The Last Of Us Part II se déroule quatre ans après les événements du premier volet. Ellie et Joel ont rejoint Jackson dans le Wyoming, où Maria et Tommy, le frère de Joel, ont formé une communauté autonome. Ellie est devenue adulte et est indépendante, avec un fort caractère. Joel, aussi un peu plus vieux, essaie de profiter de la vie. Il y a souvent des rondes en-dehors de la ville, afin de trouver des ressources, éliminer des claqueurs ou sauver des personnes errantes. Cependant, cette petite communauté n’est pas à l’abri de drames, c’est donc le début d’une nouvelle aventure, pour restaurer l’équilibre, et la paix, qu’elle soit intérieure ou communautaire. Allez, je n’en dis pas plus…

Ellie se tient, pensive, dans un couloir sombre, uniquement illuminé par une lumière d'alerte rouge.

Comme je le disais, je trouvais que le premier jeu était largement suffisant mais l’histoire de cette suite est riche, complexe, et tiraillante. J’ai envie de parler de nombreuses choses mais je ne veux absolument rien gâcher de ce scénario. Je suis passé par de nombreuses émotions au cours de cette aventure : de la tendresse à la haine, de la rigolade au regret. C’est tout un arc-en-ciel de sentiments auxquels ce jeu nous expose, et de ce manière intelligente, nous attachant grandement aux protagonistes. Avec des flashbacks ici et là qui font le pont entre la fin de TLOU et le présent, le développement des personnages est renforcé. Ces petites fenêtres du passé sont excellemment rythmées, et tapent fort. Très fort. Bien entendu, c’est surtout Ellie que nous voyons grandir, tant bien en taille qu’en maturité, nous aidant à comprendre son personnage adulte et la relation avec ses proches. L’écriture est sensible et réaliste, et ose créer une histoire qui nous prend les trippes. Par ailleurs, l’antagoniste est excellente et son personnage est super bien bâti — les gens qui envoient des menaces de mort à l’actrice sont des lâches et des idiots. C’est tout ce que je vais me permettre de dire sur la narration, le reste est à vous de découvrir.

Plan rapproché d'Ellie où de nombreux détails sont visibles sur son visage inquiet et sérieux

Je dois bien dire que ce volet est magnifique, avec un incroyable niveau de détails apportés aux personnages. Tentez donc de tourner la caméra sur le visage d’Ellie quand elle élimine un ennemi de manière furtive. Oui, ça fait peur… mais on sent qu’elle y met toute sa force afin d’exécuter l’action (sans mauvais jeu de mots…). Les animations sont propres, et mêmes les chiens ont été sur une scène de capture de mouvements. Peu de choses ont laissées au hasard, et chaque mouvement a une certaine lourdeur qui le rend réaliste. Je ne parle même pas des cinématiques qui sont d’un réalisme épatant. Chez Naughty Dog, on aime bien nous gâter les rétines. Les décors ont reçu beaucoup d’amour, et quasiment tous valent la peine d’être observé quelques instants. Le mode photo est un outil formidable pour saisir ces moments, avec un coucher de soleil captivant, ou une foudre éblouissante.

Vue d'un balcon assz haut, notre personnage regarde la ville ravagée par le temps, baignée dans la lumière du soleil couchant.

Gustavo Santaolalla reprend son rôle de compositeur et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette bande-son est exquise. Nous retrouvons les textures de sons entendues dans la musique de TLOU, avec des thèmes qui sont repris. Il y a un côté cinématographique plus prononcé sur certaines pistes, souvent lors de phases d’actions, mais les morceaux plus “bruts” et “à terre” sont toujours présents et ont résonnés très efficacement avec moi, rendant des scènes encore plus puissantes. Joel nous gratifie également d’un peu de guitare qu’il a enseigné à Ellie, qui à son tour joue quand elle trouve une guitare lors de l’aventure. Et c’est à nous de jouer les notes, à l’aide du stick et du pavé tactile. Un vrai petit moment de plaisir. Tout ça pour dire que le côté musical n’est pas laissé de côté. Le sound design est aussi très travaillé, avec des cris/claquements d’infectés terrifiants. Petit détail : quand on tue un ennemi non-infecté, un autre ennemi va souvent crier le nom de leur camarade — ceci rend ces personnages plus humains et rend leur élimination un peu plus amère. Nous pouvons aussi déterminer la position de certains ennemis grâce à une spatialisation sonore efficace — l’ouïe comme la vue sont utiles mais pas essentiels car Naughty Dog a mis un incroyable effort sur l’accessibilité de ce titre, afin de le rendre jouable pour des joueueuses et joueurs ayant un handicap visuel et/ou auditif. Je ne peux qu’applaudir leur prouesse.

Ellie joue de la guitare de manière concentrée pendant que Dina la regarde attentivement avec un sourire.

Le gameplay reprend la recette du précédent jeu mais l’enrichit. Il y a des armes similaires et nous pouvons les améliorer à une table de travail, tant bien que nous avons assez de matériel. Le côté furtif est accentué, avec la possibilité de créer un silencieux, par exemple. Il est également possible de ramper au sol, tel Solid Snake, et de se cacher dans des hautes herbes, tel un Pokémon sauvage. Ceci ajoute des tactiques de gameplay intéressantes pour celles et ceux qui cherchent à atteindre une discrétion maximale. Le crafting est de retour bien sûr, avec des objets pratiques pour éliminer nos adversaire, telle qu’une bombe de proximité. Nous pouvons apprendre de nouvelles “recettes” de crafting au cours de l’aventure, et améliorer notre personnage avec des petites pillules magiques, enfin, c’est l’idée. Les améliorations sont organisées en catégories qui se débloquent au fur et à mesure que nous trouvons des guides de survie. L’exploration est importante et permet de mieux naviguer ce dangereux monde mais on collectionne aussi des petits souvenirs : des cartes de super-héros ou méchants, en plus de lettres, laissées là il y a bien des années, qui nous racontent comment la vie a drastiquement changé…

Ellie traverse une rue dévastée où des feux brûlent aux côtés de voitures détruites, et où la nature a repris ses droits.

The Last Of Us Part II est une prouesse technique et une aventure saisissante que je ne peux que chaudement recommander. Il faut prendre en compte tout ce que le premier volet nous a donné et juste se laisser guider. L’histoire contient des moments bouleversants mais ce jeu ne souhaite pas faire les choses à moitié et j’apprécie que Naughty Dog nous prenne pour des personnes adultes et traite le scénario d’un tel point de vue. J’ai d’autres choses à raconter mais je ne veux rien divulgâcher. Acceptez ce jeu tel qu’il est et vous l’apprécierez véritablement pour son histoire, en plus de son gameplay et de sa direction artistique.

Émotionnellement vôtre,
À plus !