[Test] Thumper

Je ne le cache pas : la scène indépendante du jeu vidéo n’est pas ce que je surveille le plus assidûment. Cependant, il arrive qu’un jeu me tape dans l’œil, et c’est bien le cas de Thumper. Après ce qui a semblé être une longue attente, les deux développeurs du jeu, Marc et Brian, ont sorti le produit de plusieurs années de travail. Mais qu’est-ce Thumper, exactement ? C’est difficile à décrire, mais préparez vos oreilles, on va voir ça plus en détails !

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Difficile de décrocher de cet univers visuel…

Thumper est un jeu qui n’a pas besoin d’un contexte, d’un scénario pour exister. Non. C’est tout simplement un scarabé de l’espace qui parcourt une route cosmique. Ni plus, ni moins. Il ne faut pas pour autant croire que le jeu se résume à aller tout droit et taper sur un bouton au bon moment, oh non…

Le gameplay semble simple sur papier, à la façon d’un jeu de rythme comme Guitar Hero, où il est question d’appuyer sur une touche quand notre curseur se trouve sur une des dalles qui défilent en rythme. La différence est qu’ici, le curseur est un scarabée argenté, et que le rythme se définit souvent par des syncopes (des contretemps). Autre différence : la route que l’on emprunte est jonchée de virages qu’il faut prendre en tournant à l’aide du stick ou des touches directionnelles, sans quoi, on se le prendra dans les dents, et après deux erreurs, notre petit insecte explosera. Il faut donc être terriblement vigilant lorsque l’on joue à Thumper, car la moindre erreur peut être fatale.

Heureusement, bien que punitif, ce jeu ne l’est pas excessivement : en effet, tous les types d’obstacles sont introduits à tour de rôle, avec une vitesse qui s’accroît de plus en plus. Comprenez alors que notre réussite donne un grand sentiment de satisfaction. On apprend à gérer la pression, même si les derniers niveaux (qui sont au total de neuf) ne nous font pas cadeaux ; la progression n’est pas des plus aisées mais très bien ajustée. Il n’a pas été rare pour moi de réaliser une belle suite d’erreurs pendant cinq minutes - prenez l’habitude, car ici c’est un peu la politique du “die & retry”. On meurt de nombreuses fois jusqu’à, finalement, arriver au checkpoint suivant (souvent entre une vingtaine et trentaine par niveau), où un rang est attribué : C, B, A, ou S pour les sections parfaites, ce qui demandera un certain effort sur le pouce (ou aussi l’index, depuis le récent patch). Chaque niveau se ponctue par un boss final qui demande souvent de mettre en pratique tout ce qui a été appris jusque là, et laissez-moi vous dire que les bosses sont costauds, autant au niveau du challenge que des visuels. C’est à ces moments-là que le terme “rhythm violence” qui définit Thumper prend tout son sens.

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L’univers graphique de ce jeu est extraordinaire, car il est épuré et complexe à la fois. La route que l’on parcourt n’est pas un simple tracé, elle est colorée et ses côtés sont ornés de formes surréalistes, vivantes et hypnotisantes. Ces formes géométriques sont parfois tranchantes, mais également douces dans leurs animations, ce qui crée un contraste assez fascinant. Ceci est surtout ressenti pendant les périodes de calme occasionnelles entre deux sections, avec une douce musique ambiante qui repose une dizaine de secondes, avant de repartir de plus belle. Nos rétines sont bombardées avec Thumper, avec de nombreux effets visuels qui complimentent les impacts sur les dalles colorées et les virages, les combos réussis mais aussi les échecs. C’est une sorte de feu d’artifice quasi-perpétuel avec des orgies de particules pour le plaisir absolu des yeux (si vous êtes sensibles aux lumières stroboscopiques, veuillez prendre vos précautions avant de lancer ce jeu). À noter que le jeu tourne merveilleusement en 4K sur la PS4 Pro, et est disponible en VR avec le PlayStation VR, et le Vive et Oculus Rift à l’avenir sur PC.

Et le rythme dans tout ça ? Le jeu profite d’un sound design agressif et nerveux, sombre et entraînant. Le son fait partie intégrante de l’expérience, livrant une ambiance à la fois cosmique et tribale. Chaque impact produit un bruit satisfaisant et jouissif, qui nous rend accro et poussant à toujours mieux faire pour ne rien rater des percussions oppressantes et des mélodies tourmentées. Les obstacles qui se forment devant nous s’annoncent de manière auditive, et toujours sur le tempo, ce qui crée des enchaînements frénétiques. Loin des jeux musicaux habituels, Thumper nous offre une approche radicalement différente à la musique, et c’est bien ce qui fait toute sa particularité.

C’est un de ces jeux qui ne fait pas comme les autres, proposant une expérience unique à ses joueurs. Lorsque l’on joue, on est dans un état de transe, on est dans sa bulle, happé par l’esthétique du jeu, terrifiante et charmante à la fois. Si vous aimez être mis au défi et avez un petit côté mélomane, le tout armé de patience, Thumper est un jeu à ajouter à votre ludothèque sans hésitation. Les niveaux vous hanteront jusqu’à venir à bout du dernier, une apogée sauvage, qui demande la dextérité la plus haute. Pour ma part, après tant d’attente, je trouve que la promesse est tenue, et Drool a sorti quelque chose qui m’a surpris et impressionné à tous les niveaux. Vous pouvez vous procurer Thumper sur le PlayStation Store ou Steam - vous ne le regretterez pas !

Rythmiquement vôtre,
À plus !