[Test] Knack

Voici le premier jeu annoncé sur PS4, ce qui aura été assez étonnant pour de nombreuses personnes. Avec un design surprenant, beaucoup de questions ont été posées autour de ce jeu, notamment “‌Euh ?‌”. Le nom du jeu, Knack (anglophobes : le K est muet), n’a pas aidé non plus chez les français, la cause étant une gamme de saucisses Herta. Le jeu se veut être un plateformer et beat ’em up, avec Mark Cerny en tête du projet, qui a non seulement bossé sur l’architecture de la PS4 mais aussi sur des projets Naughty Dog ou Insomniac Games comme Crash Bandicoot, Jak & Daxter et Spyro, entre autres. Avec de telles références, peut-on espérer une bonne surprise ?

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Environ toutes les deux minutes en jouant à Knack

Knack est un petit être constitué de reliques, de mystérieux objets provenant d’une civilisation oubliée, et qui sont chargées en énergie. Ces reliques sont devenues une nouvelle source d’énergie, permettant au monde d’accéder à l’Âge d’Or, malgré leur pouvoir qui reste inexpliqué. Alors que des Gobelins attaquent une ville humaine (oui, des Gobelins mesdames et messieurs), un certain Docteur Vargas va proposer de contre-attaquer à l’aide de Knack, un petit être qu’il a inventé à l’aide de reliques découvertes il y a 20 ans de cela. Avec le jeune Lucas, son assistant, Ryder, qui est l’oncle de Lucas et aussi un brave explorateur, ainsi que le riche Viktor et son assistante Katrina, qui opèrent une entreprise développant des robots de sécurité et d’autres projets à applications militaires, le groupe va partir confronter les Gobelins afin de savoir où ils ont obtenu leurs armes. Étant supposés être assez primitifs, le groupe comprend vite que leurs ennemis ont reçu une aide extérieure, mais tout ceci a une bien plus grande ampleur qu’initialement pensé… et je m’arrête là pour ce qui est de l’intrigue.

Le scénario est assez léger, les retournements de situations étant assez prévisibles. On fait avec, en se disant que le public visé est… tout le monde. Des moments qui semblent clés se déroulent très vite (les séquences qu’on dénotera d’émotionnelles sont coupées court assez rapidement), ce qui est d’un côté une bonne chose pour pouvoir continuer, mais d’un autre côté dommage car des sections moins importantes traînent parfois un peu plus. J’ai cependant apprécié que les personnages évoluent légèrement durant l’aventure, même si ce n’est pas le cas de tout le monde. Les quelques séquences “‌souvenirs‌” du Docteur m’ont parues assez calamiteuses, mais bon, ce personnage gagne en profondeur aussi donc, allez, on pardonne. Les méchants eux, sont stéréotypés à mort, vilains pas beaux pour qui les yeux annoncent déjà qu’ils ont de mauvaises intentions, au moins on sait à quoi s’attendre. Knack n’a pas une personnalité très vaste, il se contente de faire ce qu’on lui dit, donc, de tout casser. Difficile de décrire un tel personnage, à vrai dire, mais il est mignon quand il est tout petit, c’est toujours ça de pris.

Le gameplay est une belle tentative ratée à mes yeux, je m’explique. Il y a de bonnes idées, mais je n’ai pris plaisir qu’un petit quart d’heure au total je pense, alors que j’ai joué un total de 10 heures et 30 minutes. Bof. Le côté plateforme est un peu discret à mon goût, même s’il est présent, on ne ressent pas de véritable évolution, c’est de la plateforme banale sans réelle saveur ni véritable challenge. Par contre, pour les combats, là on en bouffe tout le temps. Trop souvent, même. Et le souci c’est que les combats sont toujours identiques. On esquive, on saute, on s’écrase sur l’ennemi et on lui fout une baffe pour le buter. J’espère que vous aimez la touche Carré sur votre DualShock 4. Mais si on rate son esquive, même le plus commun des ennemis enlève 50% de vie à Knack (je n’abuse guère), et ce, en mode normal. Autant j’apprécie une pointe de difficulté, autant je trouve cela mal dosé ici. D’autant plus que les caisses de reliques (qui redonnent de la vie) ne fournissent que très peu de santé. Par conséquent, je suis mort de nombreuses fois, et j’ai été frustré tout autant de fois, avec des checkpoints souvent mal placés. C’est comme ça pendant presque l’intégralité du jeu, avec très peu de nouvelles mécaniques de gameplay (je n’en compte qu’une majeure qui apparaît deux fois…) et c’est regrettable car je pense qu’il aurait été possible de créer quelque chose de plus amusant.

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Le level design rejoint ce que je disais plut haut : peu de sections vraiment intéressantes, on a les mêmes challenges, juste maquillés différemment. Le souci est qu’on s’en rend compte, même si il y a une grande variété de décors. J’ai aussi constaté une certaine incohérence dans le design, ça part un peu dans tous les sens. Certains jeux réussissent avec brio à nous plonger dans divers univers, mais là, la direction artistique m’a dérangé. Sûrement cette volonté de mélanger technologie moderne, gobelins primitifs et ruines anciennes, ça fait très bizarre. Cela étant dit, il y a certains éléments comme le screenshot ci-dessus avec des ruines qui se démarquent, et ça fait plaisir. Le côté technique est supérieur à une PS3, mais ça ne casse pas trois pattes à un canard. On a de belles ombres et lumières, des textures correctes et des particules en tout genre pour le petit ou grand Knack, mais j’ai malheureusement constaté des chutes de cadence d’image assez importantes, qui n’est pas constante, et qui est plus proche de 30fps en moyenne (alors que Resogun, aussi une exclusivité PS4, ne bronche pas en 60fps avec de très nombreuses particules et effets de lumière)… Les personnages ont aussi tous un design particulièrement enfantin et qui n’attirera pas des masses de joueurs PS4, qui sont surtout des jeunes adultes et plus. Peut-être pour leurs gosses ?

Les interfaces des menus sont totalement détachées du jeu, très froides et génériques, sans personnalité. En gros, j’avais l’impression de sortir du jeu. Ce genre d’interface apparaît quand on trouve des objets secrets. D’ailleurs, un système vous permet de choisir un autre objet trouvé par un de vos amis PSN si vous le souhaitez. J’ai, une fois, choisi un autre objet par inadvertance, c’est vexant et illogique, mais passons… Ces objets permettent de débloquer de nouvelles compétences pour Knack, comme un détecteur de reliques, de secrets, ou encore de nouvelles formes de Knack grâce à des pierres précieuses qui donnent plus de force ou de défense par exemple. Le seul souci est qu’il faut faire le jeu plusieurs fois pour avoir assez de ces objets. Mais l’application Knack’s Quest, un puzzle-game similaire à Bejelewed (ou Candy Crush…), vous permet de débloquer ces objets en atteignant certains scores, ce qui accélère le processus, qui reste néanmoins fastidieux. Knack propose aussi un mode coopératif que je n’ai pas testé parce que je n’ai pas d’amis, mais pour ce que j’ai pu comprendre, il est assez sommaire. La mort du deuxième joueur entraîne sa réapparition, mais si le premier joueur meurt, retour au dernier checkpoint. Logique. Mais en mode facile, un parent avec son enfant, je peux concevoir la chose, donc je ne m’étalerai pas à ce sujet. Un dernier point que j’aimerais aborder est la musique. Tristement répétitive, sans saveur, elle n’apporte rien si ce n’est qu’elle rend le tout plus plat, et rend un peu dingue (surtout si on recommence dix fois la même partie). Mis à part la musique des crédits, on aura vite fait d’oublier la bande son…

Alors vous l’aurez compris, Knack n’est pas un jeu qui m’aura conquis, et il m’aura été assez pénible de le terminer. J’ai bien ressenti les bonnes intentions du jeu mais ça ne suffit pas quand tout le reste est trop faible pour convaincre. Pourtant j’avais vraiment envie que le jeu soit bon et appréciable, étant un grand fan de jeux de plateforme, mais la déception aura été de taille. Peut-être que de cibler un public trop vaste a entrainé un objectif discordant chez les développeurs, et en découle un résultat confus pour les joueurs. En dépit de tout cela, le jeu a quelques qualités mais quand on pèse tout ça sur la balance, pour ce qui est de mon ressenti, Knack est ce que je qualifierais de non pas un mauvais jeu, mais un jeu qui n’est pas allé au bout de son idée. C’est dommage, j’aurais adoré un nouveau Crash ou Jak-like. Peut-être une autre fois. Je salue l’effort, mais le résultat n’est pas à la hauteur. Si vous voulez acheter Knack (je sponsorise sans discrimination, même pour Knack), allez-y mais soyez sûrs de vous car je vous aurai prévenus !

Knackiment vôtre,
À plus !