[Test] Never Alone

Un petit jeu indépendant qui se passe en Alaska, ça vous tente ? Moi, en tout cas, dès que j’ai entendu parler de Never Alone (ou Kisima Ingitchuna en inupiak), j’étais intrigué. Avec un contexte qui n’a pas - à ma connaissance - été exploité auparavant, on part à l’aventure vers l’inconnu, la nature glacée, belle et dangereuse à la fois. Enfilez un gros manteau car le vent est glacial…

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Ah qu’on est bien dans ce monde de neige !

Never Alone se passe dans le grand froid de l’Alaska, parmi la population Inupiak. On incarne la jeune Nuna, qui cherche à découvrir la cause du blizzard ininterrompu qui s’abat sur son village depuis peu. Avec l’aide d’un renard polaire, elle va braver les conditions les plus extrêmes afin de surmonter les obstacles sur son chemin. Des obstacles qui ne sont pas toujours météorologiques…

Le décor enneigé est particulièrement beau, avec un style épuré qui fonctionne très bien. C’est totalement dépaysant et c’est littéralement un bol d’air frais. On évolue dans des décors en trois dimensions mais on se déplace de façon side-scroller, en vue de côté, dans des environnements variés (enfin, plus ou moins selon ce qui est possible à -40°C) qui proposent des challenges mais aussi de l’émerveillement. La musique poursuit ce sentiment en étant très belle et intégrée à l’univers du jeu. Bien que souvent discrète, si on prend un instant pour écouter la toile de fond sonore, on ressent ce côté onirique du jeu, ou de danger imminent… Avec, bien sûr, les bruits de la nature, les hiboux, le vent, la neige, etc. Mention spéciale pour les cinématiques du jeu illustrées dans le style graphique des gravures inupiak, c’est fantastique !

La fille et son renard résolvant un puzzle de plate-forme avec une nuit étoilée en fond, et une aurore boréale.

Le gameplay est donc un side-scroller où Nuna coopère avec son renard polaire. Seul, on peut alterner le contrôle des personnages, mais il est aussi possible de brancher une seconde manette afin de jouer à deux. Avec une petite arme, des bolas (poids reliés par des cordes), Nuna peut casser certains blocs de glaces qui se trouvent dans son passage. Aussi, grâce aux esprits de la nature, contrôlés par le renard, on résout des puzzles afin d’avancer et déjouer les pièges des esprits mal intentionnés. Pour ma part, c’était un peu une expérience de Die & Retry, étant mort beaucoup de fois pour de nombreuses raisons, mais malgré ces quelques frustrations, le jeu est agréable à jouer et assez facile à prendre en mains.

Le scénario est basé sur une légende inupiak, avec une narration effectuée par un véritable membre de la tribu, dans leur langue. En effet, les personnages du jeu ne font qu’émettre des sonorités basique, sans réelles paroles. On arrive alors à saisir l’essentiel de leurs émotions qui, bien sûr, varient au fur et à mesure que l’histoire avance. J’ai passé quatre heures et demi sur ce jeu pour le terminer, mais ça ne s’arrête pas là ! Hé oui car il y a 24 hiboux à trouver au cours du jeu qui débloquent chacun une petite vidéo explicative de deux ou trois minutes sur différents aspects du peuple Inupiak et sa culture. Étant quelqu’un de curieux, j’ai trouvé cela intéressant et bien pensé comme bonus, de plus que c’est très simple à digérer : une excellente façon d’approfondir l’univers du jeu.

Never Alone est un très beau jeu indépendant, et trouve son mérite dans une narration touchante, avec un décor original et intéressant à découvrir. On sent que ce jeu a été réalisé avec amour pour partager l’histoire des Inupiaks. Je ne peux qu’imaginer un bon moment sur ce jeu en co-op à deux, mais même tout seul, l’aventure de Nuna m’a beaucoup plu, et pour moi qui était d’abord intéressé par le style graphique, j’ai eu une très belle surprise pour ce qui est de tout l’univers qui gravite autour du jeu. C’est la saison, partez donc à l’aventure chez les Inupiaks !

Arctiquement vôtre,
À plus !