[Test] The Invincible

Je ne savais pas grand-chose de ce jeu mis à part qu’il me rappelait Firewatch mais sur une exoplanète ! J’ai donc pu découvrir The Invincible tranquillement, un jeu basé sur un roman du même nom par Stanisław Lem, qui propose des éléments d’exploration dans un univers rétrofuturiste. Enfilez votre tenue de spationaute, nous allons découvrir les secrets de Regis III !

Matt Damon dans le film The Martian en tenue d'astronaute, entouré d'équipement, lève les bras au ciel par joie, alors qu'il est isolé sur la planète Mars
Beaucoup de découvertes à faire !

Nous incarnons le docteur Yasna, une astrobiologiste faisant partie d’un petit équipage en quête de réponses sur Regis III, une mystérieuse planète qui devrait être pleine de vie mais semblablement désertique. Après que ses autres collègues aient coupé contact, Novik, le capitaine du vaisseau, envoie Yasna sur la planète pour en découvrir plus. Beaucoup de questions auxquelles elle devra tenter de trouver réponse…

Un désert avec des sortes de geysers inactifs sortant du sol, à côté d'une petite zone qui semble remplie d'eau.

L’histoire de The Invincible est nouvelle avec des personnages inédits, bien que le jeu se base sur l’ouvrage du même titre (j’en ai lu la moitié, c’est pas mal du tout !) et les événements se déroulent avant le livre. Notre principale relation est via radio avec Novik et nous avons parfois le droit de choisir nos réponses ou nos actions. Bien que le fil narratif reste relativement strict, il y a plusieurs fins possibles selon nos choix, au nombre de 5 qui peuvent varier, offrant un total de 11 fins distinctes. Le seul reproche serait l’incapacité de sauvegarder manuellement aux moments clés pour plus facilement découvrir d’autres dénouements. L’intrigue fonctionne bien et la narration nous amène à comprendre ce qu’il se passe au fil du jeu — Yasna souffrant d’une amnésie temporaire après son arrivée sur la planète, bien des explications nous manquent au début. Ces fragments arrivent régulièrement et petit à petit, le tableau se dresse devant nous. Bien que ce rythme réduise les temps morts, j’aurais peut-être aimé un peu plus d’intensité dans le dénouement mais globalement je reste très satisfait de l’aventure proposée par Starward Industries !

Une astronaute vue de profil dans une tenue orange, se tient dans un terrain rocheux et alignée avec son casque, au loin, une planète est visible parmi le ciel jaune-vert.

Cette expérience se concentre sur la narration, le gameplay n’étant pas un point majeur : Yasna marche vers un objectif, découvre des points d’intérêts et discute avec Novik. Il n’y a pas de puzzle à proprement parler, mais il y a un côté d’enquête car nous pouvons rater certains détails qui enrichissent l’histoire, notamment à travers certains flashbacks. Le level design est assez linéaire mais il y a parfois plusieurs chemins (parfois risqués mais rien de fatal) et des zones optionnelles pour en apprendre plus. Yasna ne peut pas glisser dans un ravin et causer un game over, par exemple, donc nous avons au final une aventure plutôt calme et facile d’accès où nous contrôlons, au moins partiellement, la narration. Quelques éléments sont un peu maladroits, comme la conduite du véhicule de surface (la visibilité est limitée) ou encore les actions nécessitant de tourner puis tirer un levier mais sinon The Invincible tourne bien et j’ai eu peu de frustrations, mis à part une poignée de bugs sur des animations.

Un plan pris depuis une zone ouverte dans un ravin qui se concentre sur un chemin plus étroit au loin, drapé de couleurs rougeâtres.

L’inspiration du jeu vient d’un roman polonais de 1964 (bonjour bloc soviétique !), une époque connue pour son imaginaire collectif pour le futur, nous donnant le style rétrofuturiste, et plus particulièrement atompunk dans le cas de The Invincible, avec des fusées spatiales, des soucoupes volantes et des robots dans un cadre d’exploration hors de notre système solaire. Si Firewatch était la moitié de mon intérêt pour ce jeu, son esthétique en était certainement l’autre. Regis III est une magnifique planète déserte avec un ciel spectaculaire qui contraste fortement avec les dunes et vallées rocheuses de sa surface. Le mode photo permet de capturer des clichés saisissants, grâce à une direction artistique propre et colorée. Bien entendu, ce côté analogue est renforcé par une bande son ambiante (pensez synthétiseurs un peu vieillots !) par Brunon Lubas qui correspond tant à cet univers si lointain.

Un cratère sous un ciel rouge avec une planète semi-cachée, où se trouvent des camions futuristes. Un tunnel parfaitement circulaire a été creusé sur le côté du cratère pour que les camions puissent librement se déplacer dans la zone.

The Invincible propose une aventure intrigante qui m’a énormément plu. Je savais à peu près à quoi m’attendre mais je pense que le fait que ce jeu m’ait donné envie d’acheter le livre sur lequel il est basé est un excellent indicateur de qualité — chapeau bas Starward Industries ! La narration variable et l’exploration d’une planète aride mais magnifique, enrobées dans un ensemble rétrofuturiste, en fait pour moi un jeu à ne pas rater.

Astronomiquement vôtre,
À plus !