[Test] Wheel World
Après avoir rapidement vu quelques séquences de Wheel World, je m’y suis intéressé pour son côté open world et son style graphique, et bien entendu, ses courses en vélo. Gonflez vos pneus à bloc, et voyons voir ce que Tramonto nous réserve !
Notre protagoniste, Kat, se réveille d’une sieste sur l’île de Lunardo et se voit appelée par une force mystique dans une sorte de temps. Dedans, elle découvre un vieux vélo bien rouillé, ainsi qu’un esprit, Skully, qui se réveille, découvrant que non seulement le cycliste qui l’accompagnait a disparu, mais que son vélo a été volé ! Il est responsable du bon transport des âmes défuntes vers la lune, mais sans son vélo et son cycliste, tout est à l’arrêt. Il revient alors à Kat de parcourir Tramonto à la recherche des pièces de vélo afin de reconstituer le bolide de légende, mais tous les grands cyclistes de la région ne donneront pas leur pièce à n’importe qui. Kat doit alors gagner en réputation avant de pouvoir se frotter aux légendes locales et rétablir l’ordre du Grand Cycle mené par les âmes…
Avec cette introduction, commençons par l’histoire : c’est un peu perché, oui, mais étant dans un univers où le vélo et la course cycliste ont été inventés par des divinités, ça passe. Il y a de nombreux groupes de cyclistes qui arpentent les régions de Tramonto, nous permettant de faire la course contre eux, et gagner des points de réputation. Les petits échanges avec eux nous donnent aussi un aperçu de leur quotidien, certes loufoque, mais aussi assez sincère ! Kat parle très rarement, et quand ça arrive, c’est surtout avec Skully — ce dernier est quant à lui est bien loquace et aime se montrer compétitif. Skully nous en apprend un peu plus sur son monde à lui, mais nous n’en apprenons pas beaucoup sur Kat, à part qu’elle a peut-être la tête dans les nuages, parfois. Somme toute, c’est un petit côté narratif qui fonctionne bien pour ancrer l’univers et justifier notre aventure.
Pour ce qui est du côté audiovisuel, le jeu propose un style graphique très coloré en cel shading qui me rappelle le récent Chants of Sennaar. Les décors sont assez vastes et détaillés, donnant pas mal de vie aux diverses sections de Tramonto. Avec une petite île de “tutoriel” puis le centre du jeu avec quatre zones assez différentes (coup de cœur pour la zone dans la forêt !), il y a quand même de jolis panoramas à voir. Étant un jeu en (semi) open-world, nous pouvons tout visiter à notre gré, tant que cela reste plat ou lisse : nous pouvons descendre de notre vélo mais marcher sur des escaliers n’est pas très en accord avec le moteur de physique ! Ce dernier est d’ailleurs source de frustrations durant les courses, mais je vais y revenir. J’ai aussi constaté des saccades visuelles dans le menu, et en jeu après quelques heures de jeu (un redémarrage règle le souci). Les effets sonores du jeu sont, à mes oreilles, quasiment identiques à The Legend of Zelda : Breath of the Wild que j’ai fait l’an dernier, donc ça m’a fait un peu bizarre ! Par contre niveau musique, la bande-son est spécialement fournie par Italians Do It Better, un label américain qui a concocté une BO très accrocheuse qui rythme nos courses avec brio. Le seul défaut est que les morceaux démarrent du début si nous recommençons une course, au lieu de continuer tel qu’entendu dans Astro Bot .
Je me suis globalement bien amusé sur ce jeu. J’y ai passé environ 8 heures pour arriver à la fin, et j’y ai ensuite passé quelques heures de plus pour récupérer certains trophées (mais pas de platine pour moi le dernier patch permet enfin de platiner le jeu !). Étant open-world, nous pouvons aller un peu partout, ce qui est récompensé par des pièces de vélo qui peuvent aussi être achetées en échange de tickets, eux-mêmes trouvés, ou débloqués en complétant des objectifs secondaires. Le jeu ne nous tient pas la main à ce niveau, et ce n’est pas plus mal mais j’avoue qu’arrivé à la fin, j’aurais aimé un petit coup de pouce pour me dire où chercher, approximativement, les choses qu’il me manque. Par contre, autant la mécanique d’aspiration d’air (en suivant de près un adversaire devant nous) est utile, autant le “magnétisme” infligé par le jeu pour suivre leur trajectoire peut être néfaste — ici, le jeu assiste trop et sur-compense — et soit nous empêcher de prendre un raccourci, ou nous causer des collisions qui semblent injustes. Ceci, ainsi que d’autres petits soucis de physique, peuvent ruiner notre avance — frustrant même si cela reste mineur.
J’ai cependant beaucoup aimé le cœur du jeu et les sensations de vitesse procurées, notamment lors d’une phase de “boost” (merci Skully) dans la forêt, et j’ai apprécié le fait que les raccourcis soient assez nombreux mais que nous puissions aussi improviser les nôtres. Notre réputation accroît au fil des courses gagnées, et chaque course a quatre objectifs : rejoindre le podium, arriver en tête, battre un chrono, et trouver 3 lettres (K, A et T) cachées dans le niveau et arriver en premier — très similaire à Crash Team Racing . Avoir assez de réputation nous permet de faire face à des course de “boss” afin de récupérer des pièces de vélo légendaire et avancer l’histoire. Chaque bout de vélo est personnalisable pour jongler des meilleurs statistiques (entre puissance, vitesse, maniabilité et adhérence) selon le type de course et terrain, et laissez-moi vous dire que certaines pièces sont absolument ridicules — j’adore. J’ai trouvé quelques soucis techniques, de véritables bugs, empêchant de pleinement profiter du jeu (par example, j’ai perdu environ 30 minutes de progression, une seule fois heureusement, ou encore un défi de course secondaire ne fonctionne pas et n’a pas les “checkpoints” nécessaire pour gagner), ou encore des soucis d’interface (laissez-moi mettre le jeu en pause durant un dialogue !), ainsi que quelques fautes de frappe, mais globalement le jeu s’en sort bien. Un petit correctif devrait régler tout ça je pense !
Le studio Messhof, derrière la licence Nidhogg (vastement différent genre !), s’en sort plutôt bien pour ce Wheel World, qui semble être un jeu fait avec amour. J’ai sincèrement adoré les différents décors proposés (sauf peut-être celui qui est industriel qui est fun à jouer mais déprimant à voir !) et malgré quelques soucis techniques, c’est un jeu qui a beaucoup de personnalité et qui offre un contenu non-négligeable et très divertissant. Et dévaler une pente à pleine vitesse, c’est assez jouissif. En tout et pour tout, Wheel World est un excellent petit jeu qui réussit bien son objectif et que je peux recommander avec confiance !
Cyclement vôtre,
À plus !