[Test] inFAMOUS : Second Son

L’attente est terminée, le nouveau volet de la saga de Sucker Punch, inFAMOUS : Second Son, a pointé le bout de son nez, après nous avoir fait languir de nombreux mois. Nouvelle console, nouveau héros, nouvelle ville, nouveaux pouvoirs… beaucoup de nouveautés avec Second Son, mais tout cela est nécessaire pour apporter du sang frais à une licence, n’est-ce pas ? Voyons voir ce que ça donne !

brucealmighty
I've got the power!

Delsin Rowe est un jeune rebelle sur les bords qui aime réaliser des graffitis et qui a un don pour se mettre dans de mauvaises situations plus rapidement qu’il ne s’en tire. Alors qu’un fourgon militaire avec des détenus passe à côté de chez lui dans la périphérie de Seattle, il apprend qu’il est un Porteur, lui donnant des capacités surnaturelles. Il se rend à Seattle afin d’en apprendre plus sur ses pouvoirs, mais la division militaire dénommée D.U.P. (Département Unifié de Protection) s’y est installée et s’attaque aux Bio-Terroristes (nos fameux Porteurs)…

Après avoir vécu quelques aventures aux côtés de Cole MacGrath dans les deux premiers inFAMOUS, et l’extension Festival of Blood, on déménage pour Seattle afin de découvrir Delsin Rowe. Cole était assez plat (même si le deuxième opus a essayé de corriger le tir), il lui manquait quelque chose pour être un véritable protagoniste auquel on puisse s’attacher. Delsin, visiblement plus jeune, et surtout bien plus déconneur, a tout ce qu’il faut pour plaire à un plus large spectre de personnes. Au début, en tout cas. Après, les choix karmiques effectués ont une incidence sur le caractère, égoïste ou altruiste du (anti-)héros. Ce dernier est très bien écrit et affiche une personnalité bien plus approfondie en quinze minutes que Cole en deux jeux. L’interprétation de Troy Baker est excellente (tout comme elle l’était dans Bioshock Infinite et The Last of Us) et donne brillamment vie à Delsin. Mais il n’est pas seul… Reggie l’accompagne et l’assiste du mieux qu’il peut, malgré qu’il ne soit pas doté de pouvoirs - en contrepartie, il fait office de guide moral. La motion capture est très bonne, surtout au niveau des expressions faciales, un très bon point… mais uniquement lors des cut-scenes. In-game, les personnages agitent leur mâchoires comme une marionnette, comme c’était déjà le cas dans les opus précédents. Bon… c’est pas grave, les voix restent bonnes. Les cinématiques style comic book sont de retour, et sont plus belles que jamais, un délice exquis.

Outre les personnages (et il y en a une petite poignée à découvrir), on a aussi le droit à un terrain de jeu magnifique : Seattle. Un paysage urbain vivant et varié, où l’on peut grimper de partout, mais il est également possible d’utiliser ses pouvoirs afin d’atteindre le haut d’un bâtiment - plutôt pratique ! La ville étant découpée en deux parties, on découvre peu à peu l’aire de jeu. Cependant, je dois dire que je suis un peu déçu de la taille de la ville, qui me semble assez petite comparée à Empire City ou New Marais (les villes des opus précédents), ce qui fait que j’ai tourné un peu en rond une fois la ville explorée dans son intégralité. Quoi qu’il en soit, Seattle est quand même assez grande pour qu’on puisse s’amuser un bon nombre d’heures, à expérimenter avec nos capacités (comprendre : casser du D.U.P.) ou faire les missions secondaires. Malheureusement elles sont répétitives : éliminer un agent du D.U.P. habillé en civil, détruire une caméra de surveillance, trouver une cassette audio ou encore réaliser un graffiti. Ce dernier type de mission est assez sympa car l’illustration varie toujours, change selon le karma choisi, et raconte une histoire au sein du décor - la prise en main avec la Dualshock 4 est assez originale également. Mais sinon, on s’ennuie avec ces missions annexes, il faut le dire. Les missions principales, elles, développent le scénario, les personnages, nos pouvoirs et ne se répètent pas (ou très peu) et fournissent une bonne dizaine d’heures de jeu qui forment une histoire plutôt réussie à mes yeux.

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Mes yeux, tiens, parlons-en. Et bien, ils n’ont pas été déçus. Le 1080p est au rendez-vous (merci la next-gen) avec ce monde ouvert qui regorge de petits détails (notamment des Easter Eggs), sans faire broncher le jeu, qui tourne à 30fps (ce taux peut être dépassé si peu se passe à l’écran). Les effets de lumière sont nombreux, et les particules le sont encore plus. Un véritable festin oculaire qui se renouvelle sans cesse et qui démontre la puissance de la console (oui oui je sais c’est possible sur PC aussi). Le jeu change ponctuellement l’heure du jour : du magnifique lever de soleil à la pluie nocturne, le visage de la ville change et expose des myriades de couleurs plus belles les unes que les autres. La seule chose qui manque, en fait, c’est de voir des reflets en temps réels (ou des reflets tout court pour Delsin) dans les surfaces vitrées ou mouillées - léger chagrin pour moi, je vais mettre ça sur le fait que la PS4 est encore récente. En contre-partie, suite à un patch, on dispose du mode photo. Cette fonction permet de mettre le jeu en pause et régler de nombreuses options liées à la caméra telles que la position, le zoom ou la profondeur de champ. Pour la touche finale, il y a une galerie de filtres afin de styliser (ou gâcher) ses photos. Il suffit ensuite de cacher le panneau d’options avec Carré et de prendre son cliché avec le bouton Share - très simple ! Je précise que ce patch permet également de retirer le H.U.D. ou de changer l’heure de la journée, des options bienvenues.

Pour ce qui est du gameplay, la prise en main est rapide et facile, et la Dualshock 4 est utilisée de manière intelligente, y compris son pavé tactile. Les pouvoirs provoquent une certaine satisfaction, et leur nombre permet de varier les plaisirs, mais si vous préférez utiliser la chaîne que porte Delsin autour du poignet pour attaquer vos ennemis, libre à vous ! Sachez juste qu’il n’est pas possible de manier plusieurs pouvoirs à la fois, ce qui n’a rien de grave en soi, puisqu’il permet de se concentrer pleinement sur nos capacités, qui sont améliorables à l’aide de fragments que l’on récupère dans la ville. Ces pouvoirs peuvent être développés, parfois en fonction de votre karma, afin de soit neutraliser ses ennemis, ou les oblitérer… Delsin est stylisé en fonction de cela, et la réaction des passants dans les rues de Seattle change aussi. En parlant de style, il est possible de changer la veste de Delsin, à condition de réduire le contrôle du D.U.P. dans un certain quartier. En espérant ne pas voir débarquer des dizaines de vestes en DLC à 0,99 € l’une… Une quête annexe a d’ailleurs été créée suite au lancement du jeu - Paper Trails - et propose au joueur de jouer au détective en alternant entre le jeu et son ordinateur, afin d’analyser les indices et avancer l’enquête, suite à laquelle on débloque une veste. Le meilleur dans cette histoire ? Cette quête annexe est totalement gratuite, et bien que parfois casse-tête, c’est plutôt amusant et réussi. Une autre chose qui est réussie est la musique : ambiante, urbaine, envoûtante… un beau reflet de l’esprit du jeu. L’OST de Second Son est d’ailleurs disponible à l’achat - vous pouvez l’écouter hors du jeu sans problème, elle sera d’autant plus agréable, avec ses sonorités uniques et puissantes.

En tout et pour tout, Second Son est un vrai bijou que l’on attendait impatiemment sur PS4, qui montre enfin ce qu’elle a dans le ventre. Avec des graphismes somptueux, des décors multiples, des personnages creusés, des pouvoirs jouissifs et une ambiance globale excellente, cet épisode d’inFAMOUS est le premier chef-d’œuvre de la console, et je ne peux qu’espérer que d’autres sont à venir. Vous avez une PS4 ? Ce jeu justifie votre achat, foncez prendre Second Son ! Vous n’avez pas de PS4 ? Ce jeu justifie son achat, foncez prendre le bundle ! Bref, chapeau bas à Sucker Punch, qui ont réalisé un jeu qui n’a pas déçu depuis son tout premier teaser.

Infâmement vôtre,
À plus !