[Test] Assassin’s Creed Mirage

Pour les 15 ans de la licence, nous avons le droit à Assassin’s Creed Mirage, un jeu moins conséquent que ses 3 prédécesseurs mais toujours dans la même lancée. Ayant relativement apprécié cette formule, je suis ravi de me remettre dans la peau d’un assassin et de visiter Bagdad durant le Califat abbasside au IXe siècle. Aiguisez votre plus belle lame, du boulot nous attend !

Un homme marche suspicieusement sur un trottoir et regarde de l'autre côté de la rue et rebrousse rapidement chemin pour se cacher derrière un poteau.
Oups, ils m'ont vu ? Nan ça passe…

Basim est un jeune homme qui survit dans les rues de Bagdad en tant que voleur, habile et rusé. C’est le même Basim que nous croisons dans AC Valhalla, et dans cet opus nous apprenons à connaître ses origines avec la confrérie des Assassins. Après une mission confiée par la confrérie, notre protagoniste souhaite les impressionner et une grave erreur le pousse à quitter la ville, sous la protection de Roshan, une assassine aguerrie, qui le prend son son aile. Entraîné pour devenir lui-même assassin, Basim revient ensuite à Bagdad pour nettoyer la ville de la corruption de l’Ordre des Anciens, et il a du pain sur la planche…

Plan éloigné de Basim qui est à cheval et qui traverse le désert. Au loin, on peut voir des palmiers ainsi que quelques bâtiments.

Je ne veux pas dévoiler trop l’histoire de Valhalla pour celles et ceux l’ayant raté mais Basim est un personnage que nous voyons dans l’épisode nordique, un Assassin étant très intrigué par l’histoire des Isu, la civilisation mythique qui était là avant les humains actuels, selon l’univers AC — considérez donc Mirage comme une préquelle en quelque sorte qui se déroule 20 ans plus tôt. Après le prologue, le jeu ne nous bassine pas trop avec son évolution de voleur à assassin et après une courte séquence d’entraînement et d’initiation, nous retournons à Bagdad. Un autre point que j’ai beaucoup apprécié ici que je vais un peu dévoiler car c’est un point positif à mon sens : rien ne se déroule dans le présent, tout est du point de vue de Basim. Je trouve l’idée potentiellement intéressante mais les précédents jeux en ont trop fait. Ubisoft comprend bien et prend du recul pour nous laisser ce pour quoi tout le monde revient à la licence : incarner un assassin dans un contexte historique riche et différent.

Basim est en haut d'une dune et regarde la ville de Bagdad au loin. On aperçoit des palmiers puis des bâtiments, et un grand dôme qui dompte l'arrière plan.

Notre protagoniste est jeune et encore un peu téméraire mais semble avoir un bon cœur, toujours prêt à aider son prochain et agir pour le bien. Assassiner des gens est un peu… ambigu sur ce plan moral mais les cibles ne sont pas des saints, bien au contraire. Au long de l’aventure, nous apercevons quelques bouts de ce qui constitue le Basim de Valhalla, avec son questionnement de suivre des ordres sans protester ou chercher à comprendre les raisons derrière. C’est une piste assez intéressante qui est plutôt centrale mais qui lui attire des ennuis auprès de Roshan. Elle-même est un personnage très riche que nous apprenons finalement peu à connaître, j’aurais aimé la voir plus souvent car il y a du matériel à exploiter, je pense.

Nous avons d’autres alliés comme Nehal, une amie d’enfance, mais des tensions entre eux surgissent dû à la nouvelle vie de notre héros. Entre elle qui le pousse à questionner sa nouvelle vie, et Roshan qui le guide à accepter sans conditions le credo des assassins, Basim est en conflit interne constamment, d’autant plus qu’il est hanté par un djinn (une sorte de démon ici) dans ses cauchemars… Bref, il a beaucoup de choses qui le travaillent, ce qui rend son personnage plus captivant, et ce, davantage quand on connaît Valhalla ! Il y a une poignée d’autres personnes mais je mentionne en particulier Fuladh, aussi issu de la confrérie, qui est une voix de la raison, un entraîneur d’aigles, et semble, comme Roshan, avoir une histoire remarquable qui pourrait être un peu plus exploitée… mais peut-être était-il sage de ne pas trop en faire, finalement.

Basim en train de ramer sur une chaloupe sur l'eau, avec un groupe de flamants roses qui lui vole au-dessus ainsi que des dunes et palmiers en arrière-plan.

Pour ce qui est du gameplay, tout est assez familier si vous avez joué à un AC depuis Origins. Cependant, étant un jeu moins vaste, il y a moins de choses, ce qui n’est pas plus mal. Le côté RPG a été retiré (mis à part les systèmes d’amélioration d’armes et de points de compétence) afin que tout soit relativement accessible. Ici, tous les ennemis peuvent être assassiné malgré douze tonnes d’armure, quand nous faisons un effort pour rester caché. C’est d’ailleurs un bon retour aux origines de la saga car la furtivité est de rigueur (si nous souhaitons éviter de foncer dans le tas). Les éléments de Assassin’s Creed avec Ezio tels que le niveau de notoriété ou le pickpocket sont de la partie, ainsi que la possibilité d’embaucher des mercenaires, musiciens, ou marchants, pour divertir des gardes si nous souhaitons utiliser cette approche.

En plus de la lame secrète, d’une épée et d’un couteau personnalisables, six outils sont déblocables (et améliorables) pour faciliter notre tâche mais j’ai surtout utilisé les lames que l’on peut lancer — les tirs en pleine tête sont satisfaisants ! La carte du menu est assez dense mais reste raisonnable, et le jeu utilise un compas pour ne pas surcharger l’écran. Pour nos missions, le jeu ne nous donne pas toujours l’emplacement exact et il faut trouver le bon endroit (ceci peut être configuré dans le menu, une option permet de voir l’endroit directement), souvent avec Enkidu, notre aigle qui nous permet de voir plus de points d’intérêt, comme des choses à collectionner (coffres, énigmes/carte au trésor, etc.), des porteurs de clé (pour des portes et coffres), ou des passages secrets. Peu réaliste de tout voir via notre aigle, mais certainement pratique !

Basim, debout sur un massif rocheux assez plat, admire un oasis, où se tiennent des palmiers, baignés dans la lumière du soleil.

J’ai bien aimé le système d’enquête, qui est moins garni que Valhalla pour trouver une cible, mais c’est une bonne interface pour gérer nos missions et voir notre progrès au sein du jeu. Il y a également des quêtes annexes assez lucratives avec des objectifs comme escorter quelqu’un ou voler un objet mais les assassinats sont les plus amusants, avec des objectifs secondaires pour de meilleures récompenses, souvent des “jetons” qui débloquent des réductions chez les marchants, permet d’engager des mercenaires, etc. Le combat est basique mais fonctionnel et je ne me suis pas senti ni trop faible, ni trop puissant. Pour un jeu plus concentré, il y a certainement de quoi faire !

Vue éloignée en plongée sur Basim qui se tient sur le bord d'une falaise, surplombant le désert.

Pour en finir, le jeu propose deux modes graphiques sur PS5 (j’ai choisi Performance) mais est aussi sorti sur PS4, donc presque tout le monde peut y jouer. L’architecture est sacrément jolie à Bagdad, sans faire de compromis sur les options pour du faire du parkour. Le style arabe est magnifique et visible à chaque coin de rue. Nous retrouvons ce style dans les menus aussi et ça fait plaisir. La musique profite également de ce traitement et je me suis retrouvé à plusieurs reprises à arrêter de jouer pour juste écouter la musique. Les doublages sont également de qualité, notamment pour Roshan, avec la voix rauque inégalable de Shohreh Aghdashloo en anglais ! Nous pouvons aussi télécharger un pack linguistique pour avoir le jeu doublé pleinement en arabe (tout en gardant l’interface et les sous-titres dans notre langue préférée), ce que je recommande vivement même si j’ai opté pour l’anglais par défaut. Le jeu a un paquet d’options d’accessibilité, ce que j’aime beaucoup voir même si je n’en ai pas véritablement besoin, c’est une initiative que j’admire et apprécie.

Basim, visible de dos, regarde le désert et ses dunes derrière lesquelles le soleil commence à se cacher.

Assassin’s Creed Mirage est à mon sens un excellent volet car il prend les éléments les plus importants de la saga sans rajouter du contenu à tout va. Même si je maintiens que Odyssey est le meilleur AC de ces dernières années, je trouve que la longueur de cet épisode n’est pas loin de la perfection (environ 36h pour débloquer le trophée de platine, si ça vous aide à juger). L’histoire est plus courte mais bien rythmée et l’ensemble fonctionne bien pour proposer une expérience complète, sans être artificiellement étirée. Basim est un personnage intrigant et son histoire est plutôt fascinante. Je ne sais pas si ceci est la formule parfaite pour l’avenir de la saga mais en tout cas, pour le coup, ça marche et je recommande vivement !

Califement vôtre,
À plus !

PS : Dédicace à mon ami Arnaud qui a travaillé sur ce jeu, tellement fier de voir son nom dans les crédits de fin !